Journal de bord : Aller de l'avant et ne pas se retourner



Maintenant que je me trouve à trois heures de route de mon point de départ, il me serait encore facile de faire demi-tour au cas où j'aurais oublié... un accessoire essentiel... Mais non, je m'en serais aperçu hier après-midi. Et puis j'ai des rendez-vous à tenir dans le temps — rigoureusement —, si je veux avancer confortablement... sans trop stressé ! Qui veut aller loin ménage sa monture... mais ne s'arrête pas systématiquement en chemin pour autant !

De Sainte Luce sur Loire (44) où je me suis restauré, je suis passé dans le Maine et Loire (49) pour aborder ma deuxième journée de vacances loin de chez moi. C'est au Clos des Chesnaies, à La Possonnière, sur les bords de la Loire, que j'ai passé la soirée et me réveille au petit matin — bercé par le chant des oiseaux —, avant de prendre un petit déjeuner bien copieux. C'est que la journée qui s'annonce va être chargée ! Aujourd'hui en effet, c'est activités de détente certes, mais activités matin et après-midi, autrement dit çà ne rigole plus !

Après avoir pris congé de mes hôtes, je prends la route en direction d'Angers, où j'arrive une demie-heure plus tard pour visiter le fameux château d'Angers, ou peut-être devrais-je parler de ce monument de château, tant ses dimensions sont colossales. Pourtant, je ne puis m'accorder plus de deux heures entre ses murs. Une première raison est que je tiens à éviter les embouteillages sur l'heure de midi. D'autant que mon relais restauration — et carburant — se trouve à une heure de là, au centre commercial de Saint Lambert des Levées (49) - qui est à Saumur ce que Saint Martin des Champs est à Morlaix... et pas seulement pour de saintes raisons !

Mais la raison principale est que je ne veux pas prendre trop de retard, l'attraction de l'après-midi étant tout de même à... deux heures et demie de route. Probablement, durant tout ce trajet, je ne manquerai pas de m'arrêter pour admirer la campagne angevine et... me dérouiller les jambes, car conduire — même quand le cadre est magnifique — çà fatigue mine de rien. De fait, je ne compte pas arriver avant seize heures à Saint Aignan sur Cher (41). Mais pour rien au monde je ne renoncerai à visiter le ZooParc de Beauval, un des parcs zoologiques les plus réputés de l'Hexagone, qui plus est classé parmi les quinze plus beaux du monde. Encore un ! me direz-vous. A vrai dire, seulement le second des quatre prévus. Et puis vous savez, quand on aime... Savoir que je pourrais profiter des merveilles animales que regorge Beauval jusqu'à la tombée de la nuit me laisse un tantinet rêveur.

Cependant, je pense que mon horloge biologique — mon précieux estomac — ne manquera pas de me rappeler l'impérieuse nécessité de m'occuper de lui. Peut-être profiterai-je alors de la possibilité de me restaurer sur place avant de faire la connaissance de mes hôtes du jour — leur demeure L'Eclusière, sise à Châtillon sur Cher (41), n'étant qu'à un quart d'heure de là —, et de m'accorder, ravi mais épuisé, une bonne nuit de repos.

Découverte : le château d'Angers



Le château d'Angers Construit sur un ancien cairn datant du néolithique, le château d'Angers est en réalité une reconstruction à neuf d'un ancien château commandité par Charles le Chauve au neuvième siècle et incendié en 1132. C'est le roi Louis IX — plus connu sous le nom de Saint Louis — qui entreprit en 1230 de bâtir cette bête de forteresse sur un éperon rocheux dominant le Maine. Pas moins de douze années furent nécessaires pour mener à bien les travaux et imposer au coeur de la ville cet édifice impressionnant, doté de remparts semés de dix-sept tours — chacune d'une trentaine de mètres de haut et de dix-huit mètres de circonférence —, d'un périmètre d'environ huit cents mètres et occupant une surface de deux hectares et demi. Bien que des bâtiments supplémentaires aient été ajoutés au XIVème et au XVème siècles, la forteresse médiévale demeure l'un des plus beaux exemples — encore intacts — de ce que furent les fameux châteaux forts, avec leurs ponts-levis, leurs cachots et leurs fossés remplis d'eau. Quoique les douves du château d'Angers ne furent jamais inondées, à cause du dénivelé du terrain, mais notamment remplies — au XVème siècle sous René 1er d'Anjou — d'animaux exotiques tels que des lions, des panthères, des guépards, ou bien encore des ours !

La tapisserie de l'Apocalypse L'autre attrait du château d'Angers réside dans une galerie spécialement aménagée à cet effet : c'est la dénommée Tapisserie de l'Apocalypse, une monumentale tenture à usage princier datant de la fin du XIVème siècle, qui illustre sous forme de tableaux les nombreuses visions que le Christ révéla à l'apôtre Jean, exilé sur l'île de Patmos, au 1er siècle. Oeuvre unique, c'est le plus important ensemble de tapisseries médiévales existant au monde.
Et encore ! Cet ensemble, tel qu'il est de nos jours présenté au château, est une oeuvre amputée, ne mesurant plus que 103 mètres de long sur environ 4,50 mètres de haut, contre 140 mètres à l'origine ! Dessinée par Hennequin de Bruges, un peintre flamand, et réalisée dans les ateliers de Nicolas Bataille, elle traduit les préoccupations autant que la vie politique et sociale de son époque. Tout véritable chrétien, respectueux à la fois du texte sacré et de son message, se devrait — je pense — d'accorder quelques moments contemplatifs à la découverte de cette fresque gigantesque.

Coup de coeur : le ZooParc de Beauval



Ce parc animalier, qui a vu le jour en 1980, n'était au départ qu'un parc ornithologique qui offrait tout de même une collection de plus de 1500 oiseaux au public. En 1989, il acquit son statut zoologique en accueillant ses premiers fauves et singes, ces derniers constituant au fil des années un ensemble caractéristique du parc. Aujourd'hui, le visiteur peut ainsi observer un groupe d'une quinzaine de chimpanzés — le plus grand de France —, un groupe de huit orangs-outans — le second en importance après celui de La Boissière-du-Doré —, une tribu de huit gorilles dominée par un dos-argenté né en 2001, et toute une série d'espèces plus étonnantes et colorées les unes que les autres, au nombre desquelles figure l'ouistiti-pygmée qui ne pèse guère plus... qu'un pot de yaourt !

Venez voir ce que vous ne verrez nulle part ailleurs...! Telle est, depuis le début des années quatre-vingt-dix, la devise du ZooParc de Beauval, qui s'est fait une spécialité d'héberger des espèces rarissimes ou uniques en France, en leur offrant des structures d'exception spécialement créées à leur intention, et tout en réussissant par ailleurs l'exploit de les faire se reproduire en captivité — preuve manifeste du bien-être ressenti par les animaux.
Au gré de la promenade, on peut ainsi découvrir — admiratif — des tigres blancs, des lions blancs d'Afrique du Sud — les premiers en Europe —, des rhinocéros blancs. Mais aussi, pour ceux qui ont une préférence pour tout ce qui n'est pas blanc, des lamantins (ci-dessous à gauche), des tamanoirs, des koalas ou encore des okapis (ci-dessous à droite), le ZooParc étant la seule structure privée au monde à en présenter.

Lamantin et Okapi à Beauval Enfin, il convient de signaler les quatres serres tropicales qui ont été aménagées successivement en 1992, en 1994, en 1997 et en 2002. Totalisant une surface au sol de 6800 m2 — soit près du tiers du site — elles offrent aux visiteurs la possibilité d'évoluer dans un cadre exotique et dépaysant, entre autres parmi des centaines d'oiseaux en liberté, et ceci à une température constante de 28°C... été comme hiver ! En somme, un avant-goût du paradis à ne manquer sous aucun prétexte, le ZooParc de Beauval ayant de surcroît — avec ses quatre mille animaux appartenant à quelques quatre cents espèces différentes — été classé parmi les quinze plus belles structures zoologiques du monde !

Itinéraire : Sainte Luce sur Loire - Châtillon sur Cher ( 286 kms - six heures de route )

Itinéraire : Sainte Luce sur Loire - Châtillon sur Cher

A. Sainte Luce sur Loire B. La Possonnière C. Angers
D. Saint Lambert des Levées E. Saint Aignan sur Cher F. Châtillon sur Cher